« Le ciel était rose, la mer tranquille et la brise endormie. Pas une ride ne plissait la surface immobile de l’Océan, sur lequel le soleil, à son coucher, versait sa couleur d’or ; bleuâtre vers les côtés seulement, et comme s’y évaporant dans la brume, partout ailleurs la mer était rouge, et plus enflammée encore au fond de l’horizon, où s’étendait dans toute la longueur de la vue une grande ligne de pourpre.
Le soleil n’avait plus ses rayons : ils étaient tombés de sa face, et noyant leur lumière dans l’eau, semblaient flotter sur elle. Il descendait en tirant à lui du ciel la teinte rose qu’il y avait mise, et à mesure qu’ils dégradaient ensemble, le bleu pâle de l’ombre s’avançait et se répondait sur toute la voûte. Bientôt il toucha les flots, rogna dessus son disque rond, s’y enfonça jusqu’au milieu.
On le vit un instant, coupé en deux moitié par la ligne de l’horizon ; l’une dessus sans bouger, l’autre en dessous qui tremblotait et s’allongeait, puis il disparut complètement, et quand, à la place où il avait sombré, son reflet n’ondula plus, il sembla qu’une tristesse tout à coup était survenue sur la mer. »
Le soleil n’avait plus ses rayons : ils étaient tombés de sa face, et noyant leur lumière dans l’eau, semblaient flotter sur elle. Il descendait en tirant à lui du ciel la teinte rose qu’il y avait mise, et à mesure qu’ils dégradaient ensemble, le bleu pâle de l’ombre s’avançait et se répondait sur toute la voûte. Bientôt il toucha les flots, rogna dessus son disque rond, s’y enfonça jusqu’au milieu.
On le vit un instant, coupé en deux moitié par la ligne de l’horizon ; l’une dessus sans bouger, l’autre en dessous qui tremblotait et s’allongeait, puis il disparut complètement, et quand, à la place où il avait sombré, son reflet n’ondula plus, il sembla qu’une tristesse tout à coup était survenue sur la mer. »
Gustave Flaubert
Par les champs et par les grèves
Par les champs et par les grèves